Transcription :

Je m’appelle donc Christina V, je suis à Bordeaux depuis 2000 et j’ai deux enfants, une fille qui a 9 ans et une autre fille qui a 6 ans. Je travaille au SAMU 33 à Bordeaux depuis le mois de juin. On s’est installés dans cette maison depuis le mois de juin également. Je suis partie d’Allemagne en 1995 et c’était pour être jeune fille au pair à Marseille.
Mon mari qui était engagé dans une entreprise à Bordeaux et donc on a dû quitter Marseille, gros contre cœur mais aujourd’hui on est très, très, très heureux à Bordeaux.
La France, en elle-même, oui, parce que j’adore la langue et après je trouvais ça exotique d’habiter dans un pays étranger.
Partie de Munich un peu à contre-cœur au départ mais aujourd’hui je ne regrette rien.
Je trouve que les Français, leur esprit est très « baba cool », c’est un peu plus calme alors que l’Allemagne, c’est très stressant comme vie. Je suis dans un quartier qui est assez chic mais ce n’était pas du tout ce que je recherchais au départ, on est arrivés ici par hasard, mais c’était très, très, très dur et j’ai mis au moins 3 ans pour m’habituer à cette ville.
Du fait d’avoir eu Justine, ma première fille, bon, elle est allée à l’école et je commençais à travailler à l’époque chez Air France et donc il y avait des gens à l’aéroport avec lesquels je communiquais. J’avais les enfants, enfin ma fille, à la garderie donc avec les parents on sortait au parc bordelais, on faisait des sorties, donc on commençait à s’intégrer un peu.
Et après j’ai découvert la ville de Bordeaux que je trouvais très, très moche au début car elle était très noire, très sombre et le fait qu’ils aient fait des travaux dans la ville, je crois que j’ai un peu grandi avec cette ville en fait. J’ai découvert ça et depuis je trouve que cette ville est un jardin d’enfants.
-Vos filles, comment s’appellent-elles ?

La grande c’est Justine, un prénom français et la deuxième c’est Marie-Lou et c’est aussi un prénom français, pour ça je suis très française.

Pareil à la maison, malgré ce que les gens peuvent dire : « Tu parles peut-être pas assez allemand avec tes enfants. ». Ce qui n’est pas toujours facile, moi je suis quelqu’un pour qui la langue n’est plus une barrière, donc du coup parler avec mes enfants en allemand…Ils ne me le demandent pas donc ce premier pas je ne le fais pas. On en parle, ils comprennent et regardent la télé allemande parce qu’on a des chaînes allemandes, on fait des fêtes allemandes, on a plein de choses qui font qu’ils vivent ça, mais je parle français avec eux et aussi avec mon mari qui rentre à la maison le soir et qui n’a pas envie de parler allemand.

A Bordeaux, je trouve qu’il faut être très ouverts d’esprit, et il ne faut pas rester dans son coin, il faut aller vers les gens, s’ouvrir à eux. Après les gens qui veulent s’installer, peuvent effectivement prendre contact avec le consulat à Bordeaux d’Allemagne pour justement avoir les possibilités d’accès à des groupes comme les « Crapel groupe » ou autres, pour qu’ils puissent s’intégrer plus facilement et après, je crois que chacun doit se faire son chemin tout seul. Je pense qu’il n’y a pas de recette à donner à quelqu’un parce qu’on est en Europe maintenant, je veux dire que tout est ouvert à tout le monde, chacun doit avoir son propre chemin.