Travailler en France : beaucoup d’ idées circulent sur le travail en France mais qu’en est-il vraiment ? Nous avons demandé à Margit, Paul, Christina et Sabrina ce qu’ils en pensent.

Les Français sont plus productifs que les autres européens.

Christina :

En France, on a une notion de faire beaucoup de grèves, ça commence déjà par là ; euh, première chose. Donc, euh, vu qu’il y a grève donc, moins de productivité. Il y a les 35 heures, il y a les pauses repas que je remarque beaucoup dans mon travail également ; euh, je pense que la France est un pays où on doit travailler en moyenne 1600 heures, je parle dans une entreprise publique, contre en Allemagne 1900. Donc la il y a déjà une grosse différence. Euh, pour la productivité je pense qu’on est productif à un certain moment dans la matinée, arrivé vers midi avec des gros repas de midi.Moi je remarque ça surtout dans mon travail, euh, la concentration, c’est pas la même. Donc, (la) productivité, c’est pas la même.

Les Français sont toujours en vacances, RTT, jours fériés, récupération ...

Sabrina :Je (ne) trouve pas que les Français sont tout le temps en vacances. Je trouve que les vacances sont mieux étalées sur l’année. Notamment les vacances scolaires. Parce que en Italie, on a trois mois de vacances d’été alors qu’en France il n’y en n’a que deux mais il y a des vacances en février, en Italie il n’y a pas de vacances en février. Les quotas c’est les mêmes mais c’est juste étalé différemment sur l’année.

Christina :

Déjà en France on a beaucoup beaucoup plus de vacances scolaires que dan
s d’autres pays. Alors, euh, c’est certes, on est plus en vacances, on essaie d’être en vacances parce que, si on a des enfants on a besoin de les prendre. RTT
imposées de 35 heures, on est obligé aussi quelque part de les prendre. Euh, les jours fériés, euh, ben souvent ils posent un jour RTT, après un jour férié donc on a l’impression qu’ils sont plus en vacances mais en fait c’est le temps qu’ils travail
lent et qu’ils récupèrent, dont la récupération. Mais je trouve aussi peut-être c’est parce que on est dans le sud de la France, peut-être que c’est autre que dans d’autres pays, ça donne envie de partir en vacances. Donc forcément, voilà, on y pense plus !

Les Allemandes arrêtent souvent de travailler quand elles ont un enfant.

Christina :

Alors là-dessus, les enfants euh donc en Allemangne travaillent moins, pourquoi, parce que on n’a pas la même possibilité de garde. Il n’y a pas de nounou, il n’y a pas de crèches, enfin en tout cas, jusque là il n’y avait pas ça. Donc aussi des salaires des maris sont plus élevés en Allemagne que en France. Donc la femm
e n’a pas besoin de travailler.

Margit :

Moi j’ai toujours grandi en Allemagne.Dans ma famille, avec l’idée que une maman reste au moins au début despremières années à la maison pour s’occuper de ses enfants.

Les Français souffrent de réunionite aigue

Sabrina :

Ah ouais ! Le fecteur réunion, c’est incroyable alos ça je l’ai découvert avec mon compagnon parce que avant que je commence à travailler, à chaque fois que je l’appelais il était en réunion.

Christina :

Alors la réunionite ! Euh, beaucoup, beaucoup de Français aiment se réunir, se réunir pourquoi ?Se réunir pour discuter, se réunir pour manger, se réunir pour sortir euh de quelque chose, en fait je pense que les Français, dans leurs réunions, leur but c’est quand ils sortent de là, ils commencent à réfléchir.

Sabrina :

La concertation c’est bien mais finalement il faut aussi du travail.

Les Français adorent la paperasse

Sabrina :

Ce qui m’a étonnée quand je suis arrivée en France, c’était la nécessité d’ouvrir un compte en banque pour euh, pour tout. Donc euh, pour être remboursé, pour faire des démarches, pour tout paiement, pour avoir une carte bleue.Un peu partout.
En Italie on n’en a pas, on n’a pas besoin d’avoir un compte en banque pour
vivre. On peut vivre ... sans.

L’organisation des entreprises françaises est très hiérarchisé.

Sabrina :

Souvent je m’aperçois qu’autour de moi, il y a plus de directeurs que d’employés. Alors euh, du moment où tout le monde est directeur, fnalement il n’y a pas plus, il n’y a pas plus de hiérarchie qu’ail leurs. Tout le monde est égal !


Christina :

Dès que vous êtes, euh, en haut et vous avez un poste très haut, euh, ça leur monte très vite à la tête et on aimpossibilité de les approcher. Et il y a aussi parce que, sûrement il y a des lignes et des ... ils sont guidés par quelques chose, ils (ne) ont pas le droit non plus de rentrer trop en contact avec le salarié parce que après, ben, il va dire quelque chose, et lui il est obligé de suivre une ligne et, euh, je pense que le problème c’est, euh, voila, ils se prennent un peu trop au sérieux.

Sabrina :

Souvent les chefs on cette capacité rhétorique à parler autour des choses sans vraiment euh, dire quelque chose de concret. Et euh, et finalement c’est, c’est assez compliqué de finaliser, de finaliser le projet quand on n’a pas de bonnes réponses à ses questions.

Christina :

En fait, cette prise de tête d’être chef, il faut prouver quelque chose, mais j’ai quelqu’un sûrement encore derrière qui va me, qui va me suivre et qui va voir ce que je suis en train de faire. Donc il est, il est obligé de, de, de se comporter comme ça.

Paul :

J’ai constaté qu’il y a des différences en ce qui concerne les rapports entre les employés en France par rapport à l’Angleterre. Je pense tout de même qu’en Angleterre on est plus décontractés. Euh, c’est beaucoup moins hiérarchisé et euh,
et les gens, les dirigeants par exemple, se prennent beaucoup moins pour
des demi-dieux ! Excusez-moi !
Tout à fait elles sont souvent bridées, euh, parce que voilà il faut se concerter, euh, il faut la validation de tout le monde donc on passe énormément de temps à faire des réunions et finalement on arrive plus difficilement à concrétiser les choses.

Christina :

Vous avez un travail. Vous savez ce que vous voulez accomplir comme travail.
Euh, il y a quelque chose qui nevous plaît pas, vous avez une idée, vous avez envie de changer quelque choseparce que vous trouvez que c’est mieux. Alors vous allez donner cette idée-là mais c’est pas forcément ce que veut la hiérarchie, c’est pas forcément ce que veut votre patron. Alors vous le dites mais souvent les gens ont peur parcequ’ils ont peur de perdreleur travail. Ça va jusque là.

Margit :

J’ai commencé à zéro en fait. Et euh, et j’ai, j’ai fait la publicité un peu autour de moi, euh, dans les villages, dans les mairies, euh, par un site aussi, internet, donc, mon site qui s’appelle Ask and Smile, donc ce qui veut dire, "demandez et souriez". J’ai essayé de, d’avoir cette vitrine donc pour euh, pour me faire connaître. Euh, donc de passer aussi par des écoles de langue, de, de passer, euh, par, par des, par mon réseau tout personnel déjà, par mon fichier d’adresses donc en Allemagne et en France, euh, en, avec euh, des collègues en Espagne.

Christina :

On peut ne pas arriver au bout pour créer une entreprise très rapidement. On est toujours projeté en arriére, euh, pour avancer il faut de nouveaux papiers, il faut de nouvelles idées, il faut de nouveaux (nouvelles) choses. En fait, quand on arrive à la fin, souvent, on est déjà fatigué ! Avant de commencer à créer son (sa) propre entreprise, à le (la) prendre en m
ain et euh, comme je vous le disais tout à l’heure, il y a aussi ce fait d’avoir une, une première, un premier papier, que vous avez demandé dans une administration française, qui ferme donc à 16 heures, un papier que vous avez depuis trois mois. Vous arrivez à la fin et celui-la de papier il est déjà périmé.
Donc il faut recommencer tout.


Paul :

Etre gérant de société en France, bon euh, c’est assez complexe puisqu’il faut euh, gérer beaucoup de paperasse, euh, donc ce qui vous empêche parfois de faire votre vrai métier et euh bien entendu votre métier qui devrait apporter à la société et non pas la paperasse. Mais bon, il faut jouer, cela fait partie des règles du jeu. Euh, donc, il faut bien s’entourer, il faut prendre euh, je conseille à tout le monde de prendre un expert-comptable.